Accueil A la une Tunisie – CRM : Le gouvernement prépare une réforme radicale avec un nouveau code de l’eau

Tunisie – CRM : Le gouvernement prépare une réforme radicale avec un nouveau code de l’eau

Le chef du gouvernement Kamel Maddouri a présidé, mardi, au palais du gouvernement à la Kasbah, un conseil ministériel restreint consacré à la bonne gouvernance des ressources hydriques et au projet du code de l’eau.

À l’ouverture de la séance, le chef du gouvernement a souligné que ce conseil s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du président Kais Saied, visant à protéger cette ressource stratégique et à en assurer une gestion efficace, afin de garantir le droit constitutionnel à l’eau et de préserver les ressources hydriques pour les générations futures, en tant que composante essentielle de la souveraineté nationale.

Selon un communiqué de la présidence du gouvernement, Kamel Maddouri a insisté sur l’importance vitale de la question de l’eau et des ressources en eau, appelant à des mesures concrètes pour en garantir la pérennité, conformément aux recommandations des Nations Unies qui prévoient un accès universel à l’eau potable d’ici 2030.

Il a précisé que l’atteinte de cet objectif nécessite la mise en œuvre des composantes de la stratégie nationale de l’eau, dans le cadre d’une politique nationale visant à protéger et valoriser les ressources hydrauliques, tout en développant un système de gouvernance innovant inspiré des meilleures pratiques internationales. Cela, en tenant compte des défis et enjeux similaires rencontrés par d’autres pays, pour parvenir à une gestion durable et intégrée de l’eau.

Le chef du gouvernement a également souligné la nécessité de développer des programmes de gestion intégrée des ressources en eau, en mettant à disposition un maximum de moyens et de mécanismes pour diversifier les ressources en eau non conventionnelles. Il a insisté sur la mobilisation des ressources financières nécessaires dans le cadre des plans nationaux de développement des ressources en eau non conventionnelles, ainsi que sur la promotion de l’intégration de l’eau, de l’énergie et de la sécurité alimentaire.

Il a insisté sur l’importance d’améliorer l’efficience de l’eau dans les différentes structures publiques, de rationaliser l’eau d’irrigation, d’adapter l’agriculture à ces défis et de valoriser les ressources en eau tout au long de la chaîne de valeur du secteur de l’eau.

Le chef du gouvernement a aussi souligné que la gouvernance du secteur de l’eau nécessite de réduire l’écart entre les schémas de planification et les programmes de mise en œuvre, en fixant des objectifs clairs et limités dans le temps.

Il a précisé que le projet de code de l’eau représente un cadre favorable pour remédier aux lacunes existantes, prévenir les abus et les dérives, et instaurer une gestion participative des ressources en eau, en renforçant la collaboration entre les régions. Cela permettra de préserver cette richesse nationale pour les générations futures et de développer les capacités d’anticipation face aux changements climatiques.

Le chef du gouvernement a aussi souligné la nécessité d’accélérer la réalisation des projets publics liés à la préservation des ressources en eau, en coordonnant les efforts des différents acteurs pour surmonter les obstacles techniques et fonciers et trouver des alternatives permettant de minimiser les effets négatifs des changements climatiques. Il a ajouté qu’il est essentiel de préserver la propriété publique de l’eau et de prendre en compte l’urbanisation croissante tout en soutenant la gestion intégrée des ressources en eau.

Lors de cette session, le chef du gouvernement a réaffirmé la détermination de l’État à poursuivre les projets prioritaires dans le secteur de l’eau pour la période 2026-2030. Cela inclut la mobilisation des ressources en eau à travers la construction et la mise à niveau des barrages, des lacs collinaires et des ouvrages de transfert d’eau, le renforcement du traitement des eaux souterraines et des eaux de surface, l’amélioration du rendement des réseaux de distribution, ainsi que la réhabilitation des systèmes d’approvisionnement en eau potable dans les zones urbaines et rurales.

Le Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, chargé de l’Eau, a présenté un exposé sur la gouvernance des ressources en eau. Il a abordé les caractéristiques du système actuel d’eau potable, l’état des ressources en eau et les défis liés à la valorisation des ressources en eau traditionnelles et non conventionnelles.

Il a expliqué les raisons qui ont conduit à la révision du code de l’eau de 1975, soulignant l’épuisement grave des ressources en eau, l’inefficacité des mécanismes garantissant leur durabilité, la gouvernance insuffisante dans la gestion du domaine public et l’absence d’un système d’information complet sur l’état des ressources hydrauliques. Cette situation a entraîné une dispersion des efforts de surveillance et une multiplicité des intervenants.

Il a présenté un projet de code de l’eau reposant sur le principe de protection du domaine public et sur la réforme de sa gouvernance à travers des mécanismes durables, adaptés aux défis du changement climatique, visant à préserver, valoriser et développer les ressources en eau tout en actualisant la législation pour dissuader les crimes et violations du domaine public.

Après délibérations et discussions, le Conseil ministériel a adopté plusieurs recommandations et mesures, notamment :
• La poursuite de la mobilisation des ressources en eau de surface, avec la construction de quatre barrages : El Malah Aloui, Douimis, El Kalaa el Kbira et Saida, d’une capacité totale de 318 millions de m³. Le démarrage de la construction des barrages de Raghai et Khalled, ainsi que l’achèvement de l’interconnexion entre les barrages d’El Saida et d’El Kalaa el Kbira.
• La poursuite de la mobilisation des ressources en eau souterraine, avec des fonds supplémentaires alloués pour 2025 afin de construire des puits profonds (plus de 1000 mètres) dans les wilayas d’El Kef et de Nabeul.
• La valorisation des eaux traitées grâce à la mise en place de 127 stations d’épuration produisant environ 292 millions de m³ et 61 autres stations où les eaux traitées sont utilisées pour l’irrigation et l’arrosage des espaces verts, avec 14 millions de m³ destinés au secteur agricole. Un programme d’irrigation sera mis en place pour 11 500 hectares de terres.
• La poursuite des programmes de dessalement pour assurer l’approvisionnement en eau potable, avec l’achèvement de l’usine de dessalement en cours à Sousse, d’une capacité de production de 50 000 m³ par jour, et le démarrage de sept unités de dessalement dans les gouvernorats du sud, avec une capacité totale de 50 000 m³ par jour.

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